Lutte contre le harcèlement scolaire : Entretien avec Fabrice Soler, Principal du collège Chantereine, à Sarcelles

Après un mois de novembre marqué par une mobilisation nationale autour de la lutte contre le harcèlement,  Fabrice Soler, Principal du collège Chantereine, à Sarcelles, témoigne de l'importance du rôle de Samira El Ouardi, médiatrice à l'école dans son établissement, pour contribuer à l'apaisement du climat scolaire et à la diminution des violences.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Fabrice Soler, Personnel de Direction depuis 14 ans dont 11 en éducation prioritaire. Actuellement, je suis prinicipal du collège Chantereine de Sarcelles, où j’ai également exercé en tant qu’enseignant de 2001 à 2008. Cette expérience passée fait que je connais bien le quartier et son contexte.

Comment se décline le projet Médiateur à l’Ecole sur votre établissement scolaire ?

Le projet Médiateur à l’école nous a été proposé via la cité éducative de Sarcelles il y a maintenant trois ans. Nous avions quelques doutes à l’époque, car un poste de médiateur avait déjà été créé à plusieurs reprises par l’éducation nationale au sein de l'établissement, sans franche réussite. J'ai rapidement été rassuré en échangeant avec des collègues Chefs d'établissement travaillant déjà avec France Médiation. Mes doutes ont été levés en apprenant que j'allais participer au processus de recrutement puis en constatant que la personne recrutée allait être formée avant d’arriver sur site, notamment aux  "us et coutumes de l’éducation nationale", puis au "cadre de la médiation sociale". Cette formation se poursuit en continu sur différentes thématiques comme la médiation par les pairs, la lutte contre le harcèlement scolaire…

Dans la mise en oeuvre du projet, nous avons eu la chance de recruter Samira El Ouardi qui a su rapidement s’intégrer auprès de tous les personnels et pas uniquement ceux de la vie scolaire. Elle participe à différents projets du collège comme l’opération "Petits déjeuners" mais elle propose également les siens. Elle dispose d’un bureau pour les réaliser mais aussi pour recevoir les élèves, les collègues... Samira est aujourd’hui bien reconnue pour son investissement par les élèves et les familles.

Comment se formalise la coopération avec la Médiatrice à l’école pour travailler sur la thématique du harcèlement scolaire ?

Samira fait partie des personnels capables de nous remonter une situation de harcèlement de part la nature de sa fonction première, à savoir faire de la médiation lors des conflits. Elle communique avec l’ensemble des personnels, nous permettant par exemple de lancer si nécessaire le groupe PIKAS.

Son travail ne se limite pas aux signalements. Elle réalise des actions de préventions :

  • Participation à la mise en place de la médiation par les pairs
  • Elle a impulsé notre participation à un concours sur le cyber-harcèlement avec une classe de 4ème segpa
  • Participation à diverses actions comme pendant la journée contre le harcèlement scolaire en lien avec le Conseil de la vie collégienne
  • Organisation d’ateliers à thèmes pour les parents, notamment sur les réseaux sociaux

Samira n’hésite pas à venir me voir afin de me présenter des actions, que je valide 9 fois sur 10.

Quel est l’impact de la présence d’une médiatrice à l’école dans votre établissement scolaire ?

En ce qui nous concerne, l’impact est important et se mesure à la confiance que toutes les personnes lui accorde, et au fait que personne n'hésite à la suivre dans son travail. Nous avions déjà un climat scolaire correct avant qu’elle n’arrive, sa présence et son travail ont amplifié ce sentiment. Elle a également participé à améliorer l’image du collège. L’impact de la présence d’une médiatrice à l’école est donc très positif, même si, le bon fonctionnement d'un établissement, c’est aussi une histoire de personnes qui arrivent toutes à travailler ensemble.