Hommage à Jean Mardikian, président fondateur de France Médiation

Ce vendredi 27 décembre, disparaissait une figure du monde culturel et politique charentais. Après avoir fondé à Angoulême l’association de médiation sociale OMEGA, Jean Mardikian avait présidé France Médiation de 2008, année de sa création, à 2014. La présidente de France Médiation, Alexandra Siarri, son directeur, Laurent Giraud, ainsi que son Conseil d'administration et son équipe tiennent par ce texte à saluer sa mémoire.

 

Il y a des personnes qui changent notre parcours de vie, que le destin met sur notre route. Ce fut le cas de Jean Mardikian.

Issu d’une famille arménienne, il a embrassé très rapidement une carrière politique à Angoulême. C’est en partie grâce à lui, qu’aujourd’hui, Angoulême rime dans le monde entier avec la bande dessinée. Il compte en effet parmi les fondateurs du fameux festival consacré au neuvième art.

En tant que maire-adjoint, son mandat l’a emmené sur les questions de politique de la ville. En 1998, son engagement s'est focalisé sur les questions de médiation sociale, lorsqu'il a créé et accepté la présidence du groupement d'employeurs OMEGA Médiation sociale. Encore aujourd’hui, cette association regroupe, dans un seul et même projet territorial de médiation sociale, la communauté d’agglomération du Grand Angoulême, les communes de l’agglomération, des bailleurs sociaux et des énergéticiens.

En 2007, Jean a été l'initiative du colloque national de la médiation sociale « Convaincre et démontrer », organisé à Angoulême. Dans le même temps, il menait déjà avec l’État des négociations dans le but de créer France Médiation et de structurer un secteur en plein développement. Son talent de négociateur, sa force de conviction, ont fini de convaincre le ministère de la ville de la nécessité de créer un réseau national pour la médiation sociale. Cette idée avait germé en lui plusieurs années auparavant, car il savait l’importance du faire ensemble.

Pour Jean, le concept de médiation sociale rejoignait la philosophie d’Emmanuel Mounier, le personnalisme communautaire, qui veut créer une fraternité fondée sur un socle de valeurs communes et sur une méthode qui privilégie la discussion et la pluralité des points de vue. Pour lui, la médiation sociale était une autre façon de faire société. Il pensait que cette nouvelle forme de régulation sociale, par la coopération et l’échange, permettait d’éliminer l’exclusion et la violence. Jean était convaincu de cette révolution culturelle toujours d'actualité : redonner le pouvoir d’agir aux citoyens.

Jean a donc accepté de prendre la Présidence de France Médiation et en a marqué de son empreinte les premières années. Il a impulsé l'organisation d'assises de la médiation, tout d’abord à Lyon puis à Lille. Il a ainsi contribué à forger l'identité même de ce qu'est la médiation sociale aujourd'hui : une activité de qualité, tournée vers les personnes les plus en difficulté et réalisée par des professionnels formés. La formation était son maître-mot. D’où les travaux menés par France Médiation, comme l'élaboration d'un catalogue de formation reconnu ou bien encore la rédaction d'une norme métier.

Jean savait aussi qu’il fallait préparer la relève. Et transmettre. C’est encore à Angoulême que Jean a passé le relais et laissé, en 2014, la Présidence de France Médiation à Chantal Uytterhaegen. Il savait que les fondations étaient solides. Car il avait su fédérer autour de lui tous ceux qui croient que chaque personne humaine a le droit d’être respectée.

Nous pensons en ce moment à tous ceux qui ont eu la chance de travailler avec lui, toutes ces personnes inspirantes, enthousiastes et désintéressées qui aujourd’hui œuvrent au service des autres, qui s’investissent pour les autres et qui poursuivent son action.

Homme de convictions, Jean Mardikian a agi avec énergie et vision pendant plus de 20 ans pour le développement et la reconnaissance de la médiation sociale.

Merci à vous Jean.